Ces jours-là furieux
Un photo-journal intime de la vie quotidienne à l’omicron accéléré, 2020
Cet essai photographique était une sorte de work in progress. Il a été réalisé avec le soutien financier du ministère de la Science, de la Recherche et de la Culture du Land de Brandebourg. Ce temps devait aider les artistes à utiliser de manière productive la période d’isolement pendant le confinement lié à la pandémie de Covid 19.
Les photographies montrent la perception du temps à partir de l’année 2020. Un virus a bouleversé brutalement toute la vie des gens. Des amis sont tombés gravement malades, certains sont morts. Des visages cachés derrière des masques. Unités de soins intensifs des hôpitaux.
Le Coronavirus a changé chacun de nous. Tentatives désespérées. Des mesures accablantes. Qu’est-ce qui est bien, mal ou légitime ? Une folie qui fait rage. Des réactions agitées. Esprit intermittent. Penser ici, penser là, penser latéralement. « Actionnisme ».
Réflexions et déclarations totalitaires. Associations fascistes.
Au même moment, une nouvelle guerre éclate en Ukraine. Tout cela à un rythme et à une échelle que nous n’avions pas imaginé. Comment pouvons-nous faire face à cela ? Qu’est-ce qui bouillonne ?
Où va notre regard, notre reflet ? Être renvoyé sur soi sans expérience… Des photos déroutantes qui tentent de capturer ces instants et ce qui nous arrive dans cette situation bouleversante.
Simultanéités
Portraits photo/vidéo de jeunes
Oderbruch 2011
Nous sommes en 2011. Un tremblement de terre a provoqué un tsunami aux proportions catastrophiques au Japon. Á Fukushima, le coeur de la centrale nucléaire a fusionné d’une manière que les experts pensaient impossible. De vastes zones sont contaminées par la radioactivité. Cette nouvelle a atteint les coins les plus reculés du monde à une vitesse vertigineuse. Les gens sont confrontés à la façon dont le temps a dépassé leur réflexion et leur capacité à réagir.
Á l’époque, j’ai demandé à des jeunes gens de faire des portraits d’eux. Pourquoi des portraits de jeunes ? Ils sont peu visibles dans les débats publics, et encore moins dans la photographie de portrait. Ils vivent dans l’Oderbruch/Brandebourg, ils se tiennent dans le paysage où ils grandissent. Un paysage qui se vide de plus en plus. Vont-ils rester ici ou partir eux aussi ? Leur vie est devant eux.
Chaque séance consistait en une photo et une vidéo montrant les 10 à 15 premières secondes après avoir appuyé sur le déclencheur.
La photo est prise dans un endroit qui a joué un rôle important dans leur vie, et ce doit être un endroit qu’ils détestent ou qu’ils aiment particulièrement. Je leur ai demandé de choisir l’agréable ou le désagréable.
Sur la photo, on voit écran vidéo. Il montre un autre monde, fictif ou lointain. Les sujets ont choisi eux-m’me ce qui y est représenté : un clip de musique, un film, des images d’actualités, des émissions ou des journaux télévisés, des spectacles, des rêves, des espoirs, des images de séduction vers une vie – soi-disant – meilleure, des utopies, des mondes oniriques, étoiles, promesses, souhaits, désirs, reportages sur la politique, les accidents, les catastrophes, les guerres…
En une fraction de seconde, d’un coup de télécommande ou d’un clic de souris, un lieu fictif ou lointain fait effraction dans votre propre espace de vie, et l’affecte quasiment en simultané.
Avant lè’re numérique, il fallait des semaines et des mois pour que les nouvelles parviennent à la province, que les livres soient écrits, imprimés, lus…
Dans le portrait vidéo, les personnes s’expriment comme elles le souhaitent. Il montre pour chacun :
des informations sur la personne : nom, date de naissance, lieu de prise de vue, titre de la citation vidéo ;
l’instantané photo en noir et blanc ;
les 10 premières secondes écoulées après avoir appuyé sur le déclencheur de l’appareil photo ;
l’extrait vidéo sélectionné à la prise de vue.
Parcours
Stefan Shick est né en 953 à Fulda, Hesse, Allemagne. Après des études universitaires en physique germanistique, sociologie et pédagogie, (Philipps Universität Marburg), il a exercé et exerce diverses activités professionnelles, en rapport avec l’éducation des jeunes, la fabrication d’objet, la création artistique, le son, la vidéo, la photographie, l’organisation de manifestations culturelles.
Parmi ses collaborations, le Musée participatif à Francfort-sur-le-main, le Théâtre en marge (Theater am Rand, Zollbrücke), le Musée d’Oderbruch (Oderbruch Museum), Grenzlandfotografen (association Photographes Frontaliers).
Il a vécu dans divers lieux en Allemagne, à San Francisco aux Etats-Unis et à Kingston,en Jamaïque, avant de s’installer dans l’Oderbruch, une région aux marges de l’Allemagne, frontalière avec la Pologne.
Son travail photographique et de vidéo a comme point de départ, une interrogation, une curiosité sur le fonctionnement de la société et le vécu des personnes, notamment des jeunes.
Il a exposé en Allemagne, en Suisse, en France et en Pologne.
Il a publié de nombreux livres sur des séries photographiques.
Où et quand
Les Journées photographiques du Val d’Ocre, 6e édition
du 28 septembre au 6 octobre
11h-18h30. Sur RV en semaine
Atelier 19b
19b, Grande rue – St-Aubin-Château-Neuf
89110 Le Val d’Ocre (Yonne, Bourgogne)
Entrée libre
Informations
Tél. 06 73 49 40 92 / 06 80 70 86 84
Télécharger le dépliant des Journées photographiques


